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Télangiectasies hémorragiques sous T-DM1 traitées par propranolol - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.573 
L. Peuvrel 1, 2, , M. Saint-Jean 1, 2, G. Quéreux 1, 2, M. Le Moigne 1, 2, C. Frénard 1, 2, A. Khammari 1, 2, J. Daguze 1, 2, L. Muguet 1, 2, A. Wdowik 3, B. Dréno 1, 2

Groupe sur les effets secondaires cutanés des traitements immunomodulateurs (GESTIM)

1 Dermatologie, CHU de Nantes, France 
2 CIC biothérapie, Inserm U1232, Nantes, France 
3 Oncologie médicale, centre hospitalier Bretagne-Atlantique, Vannes, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le trastuzumab emtansine (T-DM1 ; Kadcyla®) est un anticorps monoclonal ciblant le récepteur HER2 couplé à un cytotoxique inhibiteur des microtubules, le DM1. Il est indiqué dans le cancer du sein avancé, HER2 surexprimé. De rares toxicités cutanées sont décrites, mucites, syndromes mains pieds, télangiectasies parfois hémorragiques. Nous rapportons le premier cas d’amélioration de télangiectasies cutanées hémorragiques sous propranolol.

Observations

Une patiente de 61 ans en bon état général, traitée par T-DM1 depuis 18 mois, consultait suite à une 1re hémorragie en jet d’un angiome stellaire, nécessitant une compression de plus de 30minutes, puis un point de suture hémostatique à la chute de la croûte. Elle recevait le T-DM1 en 2e ligne pour un cancer du sein multimétastatique, notamment hépatique, en rémission partielle, après une 1re ligne par docétaxel et trastuzumab. De multiples télangiectasies plus ou moins prurigineuses apparaissaient en quelques mois sous T-DM1 dans la zone cave supérieure (haut du tronc, visage, épaules), prenant parfois l’aspect d’angiomes stellaires. Les lésions augmentaient progressivement en taille et en nombre. La biologie montrait une thrombopénie grade 1 (122 000/mm3) sans anémie. Un traitement par propranolol à dose croissante jusqu’à 160mg par jour était instauré à M19, par analogie aux hémangiomes infantiles, à dose adaptée à l’adulte. On observait en 6 semaines la disparition des plus petites lésions et la rémission partielle de 50 % des lésions. Sous traitement, aucune nouvelle lésion n’apparaissait avec un recul de 9 mois. Une suspension du propranolol pendant 2 semaines à M22 entraînait en quelques jours une rechute des télangiectasies, avec une nouvelle réponse thérapeutique à la reprise du propranolol. Depuis la mise sous propranolol, la patiente a présenté un seul épisode hémorragique jugal à M26 facilement résolutif après quelques minutes de compression.

Discussion

Nous rapportons le 1er cas de traitement par propranolol de télangiectasies sous T-DM1 avec rémission partielle prolongée des lésions et diminution de la sévérité des hémorragies cutanées. L’efficacité est seulement suspensive. Onze cas de télangiectasies cutanées sous T-DM1 sont rapportés dans la littérature depuis 2014 : 1 avec des hémorragies cutanées, 4 avec une atteinte muqueuse associée mimant un syndrome de Rendu Osler, 4 avec une thrombopénie (3 grade 1 et 1 grade 3). Les lésions régressent progressivement en cas d’arrêt du traitement, mais aucun traitement spécifique n’est mentionné (Annexe A).

Conclusion

Les télangiectasies induites par le T-DM1 sont peu rapportées mais peuvent être associées à des hémorragies. Le traitement par propranolol de notre patiente a permis une amélioration partielle clinique et surtout une diminution de l’importance des épisodes hémorragiques. Une étude prospective est nécessaire pour confirmer l’intérêt de ce traitement dans cette indication.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Propranolol, Télangiectasies, Trastuzumab emtansine


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.573.


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Vol 144 - N° 12S

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